Pourquoi represente-t-on la justice sous la forme d'une femme les yeux bandés ?

Publié le par la fee viviane

Chers Amis,

Le titre de mon bilet d'humeur du jour a peut-être de quoi vous surprendre, mais c'est ainsi, en France comme dans plusieurs autres pays, on représente d'une façon allégorique la justice sous la forme d'une femme ttenant une balance dans la main droite et ayant les yeux bandés !! Pourquoi ? Il est avancé que la justice doit être impartiale et donc ne pas se laisser influencer par une quelconque vision, la balance signifiant qu'elle penche à droite ou à gauche selon le poids des crimes. Et bien aujourd'hui, je vais vous parler de la justice et plus particulièrement de deux points qui m'ont interpellé ces jours-ci.

Le premier concerne un jugement rendu en avril 2008 (non pas 1688 !!) par le tribunal de grande instance de Lille qui a annulé un mariage car la jeune épousée n'était pas vierge lors du mariage !! Si, vous avez bien entendu. Le tribunal de GI de Lillie, ville du beau pays laïque de France a rendu ce jugement en disant qu'il "y avait eu tromperie sur la personne et sur le fait que les valeurs essentielles de cette dernière qui avait menti en prétendant être vierge. L'article 180 du code civil  stipule bien que s'il y a erreur sur la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l'époux grugé peut demander le divorce en nullité dans les cinq ans. parmi ces fautes il y a la découverte que la personne n'est pas celle de ses papiers d'identité, a été déjà marié, est d'une autre nationalité que celle avancée, fait l'objet d'une mesure de curatelle ou encore que cette personne ne peut avoir de rapports sexuels normaux ou ne peut avoir d'enfants, en le sachant bien entendu. Mais que vient faire une affaire de virginité là dedans ? Et bien l'avocat de l'époux dit que son client n'aurait jamais épouser cette femme s'il avait su qu'elle n'était plus vierge !! Ces personnes sont d'origine musulmane et cela expliquerait ceci, mais le Coran stipule que c'est une affaire personnelle et que dans ces conditions l'époux et l'épouse doivent arriver au mariage vierges !!
Madame Badinter, philosophe se dit très inquiète et honteuse. je me joins à elle lorsqu'elle dit que "la sexualité est une affaire privée en France et qu'en pensant à la malheureuse jeune fille pibliquement répudiée de cette façon par des juges du pays des droits de l'homme (il faudrait ajouter et de la femme) et ce qu'elle a pu ressentir doit être épouvantable. J'ai honte pour la justice de ce pays. Je pense qu'il faudrait vraiment que toutes les bonnes volontés se mobilisent pour que cette jeune fille fasse appel de ce jugement, non seulement pour elle mais aussi pour son futur de femme, libre car si elle ne fait rien, cela laisse la porte ouverte à une sorte de jurisprudence qui, combinée avec le discours de notre chamoine d'honneur à Latran ,ferait déborder le vase (qui a dit de Soissons !!)

Je voudrais aussi revenir sur le fait que la justice n'a rien à faire dans une affaire de mariage civil lorsque un fait religieux intervient !! Nous sommes encore pour quelque temps en République et les lois républicaines doivent s'appliquer à tous sans distinction. Les juges ont donc pris en compte le fait que les époux étaient musulmans ? C'est d'autant plus grave car la justice n'aurait jamais dû s'occuper de cette affaire !! Au lieu de faire évoluer les choses, on encourage les faits et les jeunes filles riches se font recoudre les hymens à tour de bras dans des cliniques spécialisée pour environ 1000 euros l'opération !! Ce jugement constitue un errement concernant les juges et leurs responsabilités devant l'opinion publique. Demain, ce seront les couples catholiques qui viendront demander justice, puisque dans cette religion comme pour la religion juive d'ailleurs, la virginité de l'épouse est une sorte de garantie de "bonne marchandise" qu'il faut avoir pour prétendre se marier en blanc avec le grand tralala et la bénédiction nuptiale !! Mais, car il y a un mais, venons-en à la seconde affaire qui me fait vomir depuis quelques jours.

 j'ai appris par Mediapart que les tests ADN qui sont aujourd'hui autorisés en matière criminelle (il faut souligner qu'un fichier se constitue actuellement avec les ADN de tous les délinquants, sexuels ou pas, sauf ,et cela a été demandé en son temps par Mr Sarkozy alors Ministre de  l'intérieur, pour les délinquants financier, style délits d'initiés vous voyez ce que je veux dire) donc ce fichier prends corps depuis bientôt cinq ans, et vient de s'enrichir de nouvelles informations communicables aux juges qui en font la demande auprès d'un laboratoire privée l'IGNA qui propose non seulement d'identifier le suspect si son ADN est fiché mais aussi de déterminer l'origine ethnique, ancestrale ou géographique du porteur. Donc on peut savoir si l'échantillon fournit est caucasien, africain, asiatique de l'est, maghrebins, indiens. Vendu à prix d'or, ce test est présenté comme une aide à l'enquète et permet d'établir si la personne recherchée est de couleur ou non et même de quelle couleur !! Pour assurer la vente et la promotion de cet "article" le laboratoire demarche les juges d'instruction dans toute La France. seulement voilà, le principe d'éfficacité de ce test peut-t-il s'absoudre de tout sens moral ? N'y a t-il pas une pensée raciste sous-jacente à ce type de démarche ? Car il faut hélas se rappeler que ce type de recherche on en a fait entre 1939 et 1944 et vous savez tous pourquoi !! Alons nous, sous prétexte de sécurité des citoyens en revenir à des pratiques d'un temps qui semblait revolu !! Rappelons que ce sont des juges qui sont concernés au premier chef dans cette histoire : sous couvert d'efficacité ne vont-ils pas sombrer à l'appel des sirènes et mettre sous le coude le dossier épineux de l'éthique qui doit toujours prévaloir lorsqu'il s'agit d'être humains ?

Bien à vous, essayez de dormir, moi j'y renonce.
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L
par dura lex sed lex<br /> <br /> Bon. Encore une fois. Un mariage pour être valable nécessite que chacun des époux ait donné son consentement de façon valable. On exclut donc d'office tout consentement vicié, ce dernier engendrant la nullité du mariage. Qui peut nier cette règle qui protège notamment contre le mariage forcé ?<br /> L'affaire est simple. Mme Y et M. X ont décidé de se marier. Pour M. X, il est impensable de se marier avec une femme qui n'est pas vierge (et peu importe les raisons de ce choix, il est libre de le faire). Il l'annonce bien entendu à Mme Y.<br /> C'est là que se noue ce que beaucoup refuse de voir. Mme Y n'est pas obligée de se marier avec M. X, parce que si cela était le cas le mariage serait nul. On note, en outre, que si elle avait dit la vérité à M. X dès le départ, il n'y aurait même pas eu de mariage. M. X aurait refusé de convoler.<br /> Dire que l'on a forcé Mme Y a mentir pour l'obliger à se marier avec M. X ne tient pas, parce que du coup M. X est également victime de cette contrainte puisque son consentement se trouve vicié pour sa part par le mensonge.<br /> Il est quand même incroyable que beaucoup oublie que cette annulation était voulue des deux époux. Et bien non ! Ils auraient du choisir le divorce... pour faire plaisir à des tiers qu'ils ne connaissent même pas et qui se sentent habilités à choisir à leur place. Pour leur bien et leur liberté, c'est entendu... L'enfer est pavé de bonnes intentions.<br /> Que dit le jugement ? Que les deux époux posent que la virginité est une qualité essentielle pour eux. Pas pour la femme en générale, pour leur couple. Effet relatif. Etonnant que l'on veuille au nom d'une morale biscornue leur refuser la liberté de choisir ce qui est essentiel dans leur couple au nom de la liberté. Attention, ils peuvent choisir ce qui est essentiel... tant que c'est autorisé par la l'ordre public et les bonnes moeurs. Exeunt excision et autres violences.<br /> On parle d'appréciation in concreto et d'appréciation in abstracto. Les deux sont présentes dans le jugement. Abtraitement, tout homme aurait pu faire la même erreur que M. X puisque la virginité ou son absence ne se lit pas sur le visage des personnes (je crois). Il y a in abstracto une erreur, erreur qui porte sur une qualité essentielle in concreto. Pourquoi ? Parce que l'on s'intéresse ici aux motivations du consentement, motivations forcément variables selon le couple concerné. A moins de formatiser un couple type...<br /> M. X dit que son consentement est vicié parce que Mme Y lui a menti sur un élément qui a été déterminant dans son acceptation de l'union. Mme Y dit que c'est vraie qu'elle a menti sur cet élément bien qu'elle le savait déterminant dans le choix de M. X. Elle dit également ne pas s'opposer à l'annulation, ce qui perment de déduire qu'elle la souhaite également.<br /> Le juge a face à lui un homme et une femme qui veulent la même chose, qui sont d'accord sur les points avancés à l'audience et en prime rien n'est contraire à la l'ordre public ou aux bonnes moeurs dans les demandes. Il tranche donc... en faveur des deux parties.<br /> Las, voilà que des tiers s'emparent de l'affaire et s'arrogent le pouvoir de choisir ce qui est mieux pour M. X et Mme Y. Ca vous plairait vous qu'une bande de personnes que vous ne connaissez absolument pas et dont vous n'avez pas demandé l'avis (avis qui ne s'impose en aucun cas) viennent vous dire ce qui est mieux pour vous ?
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L
ramses<br /> <br /> @ kader<br /> <br /> Vous écrivez :<br /> <br /> "Non, pas le mensonge ou l'absence de virginité mais le mensonge et l'absence de virginité dans UN COUPLE MUSULMAN."<br /> <br /> N'essayez pas maintenant de noyer le poisson et reconnaissez honnêtement (car vous avez dit vous-même que vous êtes musulman), que dans votre religion, une jeune femme doit être vierge lorsqu'elle se marie... D'ailleurs, vous n'êtes pas le seul à le dire, tous les musulmans que je connais (et pas mal de chrétiens orientaux) sont du même avis.<br /> <br /> C'est bien celà, et rien d'autre, qui pose problème dans notre Société, libérale et majoritairement athée.<br /> <br /> Eolas:<br /> Non, car ni la religion musulmane ni la religion chrétienne n'exigent la virginité de l'épouse (les deux premières épouses du Prophète, Khadija et Saouda, n'étant pas vierges puisque veuves). La religion chrétienne prône la chasteté (qui est distincte de la virginité) avant et la fidélité après, mais n'en fait pas un obstacle au mariage (le sacrement de la Réconciliation n'est pas fait pour les chiens) ni le droit canon une cause de nullité. En fait, l'exigence de virginité est totalement laïque, et vient des cultures archaïques où elle était une garantie de légitimité de la descendance à venir.
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L
par Augustissime<br /> <br /> @Eolas: « Non, désolé. Je ne suis visiblement pas aussi savant que vous en la matière, et aucun de ceux qui disent que le juge aurait pu décider le contraire me donne la motivation qui aurait pu être celle du jugement. »<br /> <br /> Allez, je m’y lance en total amateur :<br /> <br /> « Attendu que [l’époux] affirme que [l’épouse] lui avait déclaré être vierge, ce qui n’est pas contesté par cette dernière<br /> Attendu que [l’époux] affirme que [l’épouse] n’était pas vierge le jour de son mariage, ce qui n’est pas contesté par cette dernière.<br /> Mais attendu que la loi prescrit au Tribunal de vérifier que la qualité invoquée est bien essentielle à l’union des époux. Qu’en l’occurrence l’absence de virginité au jour du mariage ne constitue pas un obstacle à une vie maritale. Qu’il convient par conséquent de rejeter la demande de [l’époux] et de le condamner aux dépends et à la publication de ce jugement dans le blog d’Eolas. »<br /> <br /> Vous pouvez faire appel ?<br /> <br /> Eolas:<br /> Tenez, pour vous récompensez de votre effort, je fais la cour d'appel :<br /> Considérant que le tribunal, pour rejeter la demande de Monsieur X, retient que la loi prescrit au tribunal de vérifier que la qualité invoquée est bien essentielle à l’union des époux, et qu’en l’occurrence l’absence de virginité au jour du mariage ne constitue pas un obstacle à une vie maritale;<br /> Considérant que le tribunal, en statuant ainsi, a violé l'article 180 du code civil par fausse application;<br /> Considérant en effet que l'article 180 du Code civil ne prescrit pas de vérifier que la qualité invoquée était essentielle à l'union des époux, pas plus qu'elle ne constitue un obstacle à la vie maritale, mais uniquement qu'elle porte sur les qualités essentielles de la personne; Qu'en conséquence, le jugement sera réformé sur ce point ;<br /> Considérant en conséquence de ce qui précède qu'il y a lieu pour la cour de statuer par voie d'évocation;<br /> Considérant qu'en l'occurrence, Mme Y... acquiesçant à la demande de nullité fondée sur un mensonge relatif à sa virginité, il s'en déduit que cette qualité avait bien été perçue par elle comme une qualité essentielle déterminante du consentement de X... au mariage projeté; que dans ces conditions, il convient de faire droit à la demande de nullité du mariage pour erreur sur les qualités essentielles du conjoint;<br /> Par ces motifs : Infirme le jugement rendu le 1er avril 2008 par le tribunal de grande instance de Lille, statuant à nouveau, prononce la nullité du mariage, condamne Augustissime aux dépens.
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L
Bref, il n'y a rien de comunautariste ou de raciste si ce n'est que les médias nuls en droit comme les politiciens UMP et plus tristement aussi PS et satellites se sont fait piéger par les mêmes médias au fort sensationalisme avec des relents comunautaristes et racistes en insistant QUE sur le fait que ce couple est musulman ce que la justice s'est bien gardée de faire pour conserver les lois de la République laïque (qui préserve du droit de chacun de sa religion et de conscience) et démocratique.
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L
Existe t-il un texte de loi qui dise clairement que les femmes majeures ont le droit de disposer librement de leur corps ? si oui, n'y a t-il donc pas moyen de montrer que la demande d'être vierge n'est pas recevable dès le départ par l'autre partie, et donc que -quelle que soit la réponse donnée à une exigence non conforme à la loi- la plainte pour mensonge sur ce genre de qualité qui ne répond pas au statut de la femme en France, est nulle et non avenue ?<br /> <br /> Eolas:<br /> Non, car la femme, pas plus que l'homme, n'a le droit de disposer de son corps. Quels que soient ses besoins financiers, elle (il) ne peut porter contre rémunération l'enfant d'autrui, ne peut vendre ses organes, ne peut proposer à autrui des relations sexuelles contre rémunération (exception faite du mariage…). Quant à sa liberté sexuelle, elle implique la liberté de ne pas avoir de relation sexuelle. La virginité n'a rien de honteux. Donc elle peut être la condition sine qua non d'un mariage. Que ce soit la virginité de l'homme ou de la femme : tout le monde semble supposer que l'époux, lui, n'était pas vierge. Mais qu'en sait-on ? Et d'ailleurs la future épouse n'en avait pas fait une qualité essentielle vis à vis de son futur mari ce que n'est pas en ce cas dans l'autre sens précis de ce couple.
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