Radiographie d'une injustice politique

Mes amis,

Au lendemain du premier tour de la Primaire citoyenne, la surprise de taille est sans conteste le maigre score de Ségolène Royal, arrivée en quatrième position et éliminée de la course.

Aux yeux de ceux qui, comme moi, l’ont soutenue sans relâche et souhaitent continuer à le faire, non pour une simple question de personne, mais pour perpétuer des idées indispensables à la rénovation durable de la gauche, il importe de tenter de comprendre de quoi cette injustice est la leçon.

Même si cela est dur à admettre, gageons d’abord qu’aux yeux de certains Français du « peuple de gauche », Ségolène Royal est symboliquement la perdante, à la Présidentielle de 2007 puis au Congrès de Reims, qui confina au lynchage. On sait que dans les deux cas, ses adversaires vinrent d’abord de son camp. Et la gauche le paya cash de cinq années de sarkozysme !

Dépossédée du pouvoir dans un Parti socialiste qui était sommé de se rénover, ne serait-ce qu’un peu, pour juguler le risque de disparition, Ségolène Royal ne pouvait plus disposer de cette autorité que procure la fonction de Premier secrétaire. Elle ne pouvait donc qu’en être affaiblie gravement. 

Elle réagit alors en femme d’Etat, en s’enfermant dans le PS, se décidant à devenir unitaire pour deux. Par ce repositionnement, elle perdait à l’évidence de sa capacité et de sa force de contestation sans y gagner forcément en légitimité. Pour nombre de caciques socialistes, elle se neutralisait en rentrant enfin dans le rang, alors qu’elle pesa en fait de tout son poids pour faire parler continûment la morale de l’action.

Travaillant d’arrache-pied à son projet, mettant tous ses espoirs dans l’approfondissement de ses propositions de 2007, elle y trouva la cohérence qu’elle cherchait. La crise de 2008 imposa soudain un socialisme de rupture, tout-à-fait en phase avec les nombreux discours à l’Internationale socialiste que Ségolène Royal délivra pendant trois ans. Mais la scène politique française la poussa à formuler des propositions qui connurent deux destins. Les unes parurent assimilables par ceux qui pensaient un temps en retard et qui se sont livrés, à gauche comme à droite, à un pillage sans vergogne de ses analyses comme de son vocabulaire (l’ordre juste, la présidente des solutions…). Les autres, pourtant jugées pertinentes par ceux qui adorent occuper les strapontins de « la gauche de la gauche » - le retour de l’Etat stratège, l’indispensable mise au pas des banques, l’interdiction des licenciements boursiers – ont été supplantées par les formulations plus floues de la démondialisation, déjà récupérée en remondialisation.

En vérité, Ségolène Royal n’a jamais été aussi prête à gouverner, aussi claire dans son message à la gauche, aussi courageuse dans sa volonté de rupture avec le capitalisme. Mais les censeurs à la dent dure nous ressassent le couplet de la perdante symbolique et de la socialiste revenue au bercail. A l’heure du copier/coller d’Internet, la pensée originale de Ségolène Royal a été une fois de plus pillée et bafouée. Et, sentence ultime, Ségolène Royal a été évincée par une partie de ceux qu’elle respecte tant quand elle en appelle à « la force citoyenne » ! Et selon la méthode chère à son cœur quand elle prône la démocratie participative ! Il est des lendemains à rugir ! Alors, ayant assimilé très durement la défaîte, entachée selon moi, là aussi de triches, mais nous connaissions les sondages truqués, les français "de gauche" les ont pris pour argent comptant. 

Après la dernière intervention de Mr Hollande, certes soutenu par Ségolène, car elle n'a qu'une parole, elle, je suis dubitative ! Hier au soir, il fût mis en difficulté par me Pujadas, alors, il va falloir qu'il se mette réellement au boulot pour affonter sarkozy. Je n'abandonne pas pour autant Ségolène, je reste à DA je la soutien, même si il ne reste que les irréductibles, mais nous comptons pour 1000 par personnes vu notre détermination et notre attachement sans faille à une femme d'Etat qui montrera un jour sa capacité à faire que ce monde redevienne vivable pour tous !