Sommes-nous encore sur une terre humaine ?

Publié le par la fee viviane

Mes amis

Après avoir subi un tremblement de terre d’une magnitude inégalée depuis la mise en place de l’échelle de Richter, après avoir subi un tsunami dévastateur, après avoir subi la peur nucléaire, le Japon a donc encore subi dans la nuit de mercredi à jeudi dernier un ultime séisme en assistant - impuissant – à l’envolée de sa devise. En l’espace de quelques minutes, le Yen a ainsi vu sa valeur propulsée de 6% vis-à-vis du dollar australien (pour ne citer que lui) ! S’il en était besoin, ce type de fluctuations (mais peut-on encore employer le terme banal de « fluctuation » pour évoquer des mouvements d’une telle amplitude ?) apporte la preuve suprême selon laquelle les flux de capitaux internationaux sont susceptibles de perturber gravement une économie quand ils sont livrés à eux-mêmes ! Effectivement, un pays de la taille du Japon, c’est-à-dire deuxième ou troisième économie au monde, est impuissant face à un marché des changes qui brasse quotidiennement des milliards de milliards de dollars…

 

Cette fulgurance de l’appréciation du Yen est-elle spectaculaire et inégalée ? Comment comprendre l’envolée d’une monnaie dont le pays subit un enchaînement de catastrophes ? … Qu’à cela ne tienne et qu’on se le dise : l’impérial et impérieux marché des changes peut à sa guise décréter de faire monter ou baisser des monnaies en dépit de désastres naturels et selon son bon plaisir !

 

En pratique, l’explication est à rechercher du côté des fonds de placement et autres spéculateurs qui, usant et abusant de l’effet de levier, empruntent à presque 0% en Yens pour placer dans des monnaies et dans des pays à hauts rendements. Ainsi, à mesure que la devise nippone monte, leurs positions courtes ou vendues à découvert (shorts) se révèlent de plus en plus perdantes, induisant des appels de marge qui, impayés, génèrent des clôtures (volontaires ou automatiques) de positions, c’est-à-dire des achats de yens … qui exercent une pression ascendante supplémentaire sur cette monnaie et cet enchaînement infernal enfle de manière incontrôlable exactement comme une boule de neige. Et je n’évoque même pas les contextes de marchés illiquides (à l’instar d’hier) offrant à certains joueurs une occasion inespérée de déclencher les « stop loss » ou encore le phénomène amplificateur concernant le marché des options…

 

Le G 7, qui a déclaré son intention de soutenir le Japon, vient de fait d'intervenir il y a quelques heures de cela et de manière concertée sur les marchés en vue d'enrayer cette ascension inexorable du Yen. L’expérience montre néanmoins que les autorités échouent systématiquement dans leur combat contre le marché des changes. N’est-il pas grand temps de s’atteler sérieusement et une fois pour toutes à une entreprise de salubrité publique qui consisterait à enfin brider ce marché qui a jusque là fait suffisamment de dégâts et est entrain de nous démolir mais aussi de se suicider par la même occasion ! Mais pour faire cela, il faut être à gauche, et mener une politique de gauche ! Pas mal de pays ont déjà réagit, mettant le FMI à la porte, la plupart des états d'amérique du Sud, les états du nord de l'Europe, L'Islande, bientôt la Grèce, espérons-le, et l'espagne et Portugal.

 

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